dimanche 19 décembre 2010

Sitôt cuits, sitôt partis...

Au commencement, un stollen ressemble à ça, et ça n'est pas pour me déplaire...



Pétrir longuement une pâte levée, la rabattre, lui donner sa forme, c'est un plaisir dont je ne me lasse pas. Je ne me suis jamais autant épanouie dans mon travail que lorsque je maniais des pâtons de 3 kg de pâte à croissants, seule dans un sous-sol de pâtisserie sordide et bruyant, tantôt glacial tantôt d'une chaleur intenable...

Pour cette séance de pétrissage, j'ai non seulement joui d'une température clémente, mais aussi d'un environnement chaleureux puisqu'il s'agissait de ma cuisine repeinte de mes petites mains. Point de bruit assourdissant mais l'agréable compagnie de Denis Cheissoux puis celle de JSB et enfin celle d'Arno (ce qui explique sans doute l'allure un peu plus rock 'n roll de mes derniers stollen...).

Pétrissage passé, l'ajout de quelques ingrédients mène à ça...



Après quelques étapes, si tout se passe bien, qu'on l'emmaillote comme il se doit, on voit un peu mieux à quoi il veut en venir...


Après, on le pose sur une plaque, on le met au chaud mais pas trop, on ferme la porte et on s'en va. On n'embête surtout pas un stollen qui pousse.

Il pousse d'ailleurs plus ou moins bien selon si la levure a la pêche ou bien si elle est un peu ramollo pour cause de courants d'airs dérangeants, d'humidité toute relative et de soins plus ou moins intensifs...

Le four préchauffé, on enfourne et quelques minutes plus tard, on comprend.
Pour ma part, c'est à ce moment que je profite pleinement de la subtilité de ce gâteau et c'est notamment pour ce moment-là que j'en prépare chaque année. Envoûtée par ces odeurs, je me refuse à quitter la cuisine et respire à plein poumons, frôlant l'hyperventilation.

Par chance cette année, j'avais quelques stollens de plus à cuire que d'ordinaire, ce qui signifie plusieurs fournées.
Mais comme toutes ces fournées ne sont pas pour moi, il fallait bien que ça arrive...

Des semaines que je préparais ce week-end. Lancement de l'opération séduction, envoi de photos et descriptifs alléchants, réponses aux questions des novices en stollen se demandant ce que ce truc au nom barbare pouvait bien être, prises de commandes hâtives (de peur qu'il n'y en ait pas pour tout le monde, ou que je décide subitement de faire sortir le stollen de ma vie ?!), prises de commandes tardives d'un gâteau, puis non deux, puis trois...
Arrêt des commandes parce qu'il faut bien fixer une deadline, prise de commandes après l'ultimatum pour les retardataires présentant des circonstances valables et atténuantes, invitation d'un commis - espion dans ma cuisine un soir de grosse fatigue mais commandes à honorer ne laissent pas le loisir d'aller se coucher sans travailler, adaptation de la recette pour une cliente plus exigeante, livraison improvisée à l'autre bout de la ville, attente des clients, amis, amis d'amis me faisant confiance.
Et les voilà prêts à partir...


Mes premiers stollens sont partis vers des tables inconnues. Quelques gourmands s'en régaleront pendant les fêtes de fin d'année que je leur souhaite douces et chaleureuses.
Mes fêtes à moi seront probablement solitaires, mais douces quand même, accompagnées de musique, quelques pincements de cordes sans doute, quelques disques, quelques pages qu'on corne, de bons mots, de bons mets peut-être, un brin de rêve et toujours et encore de la douceur...

8 commentaires:

Punky Brewster a dit…

Rhôô petite, comme je voudrais t'inviter à notre table du 24, quand bien même tu ne ramènerais que ta petite frimousse et pas de stollen du tout ! Mon barbu et moi on ne sera que tous les deux, comme l'année dernière... où, après êtres allés voir au cinéma "Le Ruban blanc" de Michael Haneke (le film qui te remet les idées noires bien en place ;-) ), on a fini au McDo de la nationale qui borde notre banlieue... pour trouver porte close parce qu'il était 21h30 et que même au McDo, à Noël ils ferment à 19h ! Dépités et affamés, on est rentrés tristement à la maison où j'ai préparé du quinoa dans du jus de carottes qu'il me restait, avec deux pauvres carottes toutes molles du fond du frigo, et c'était... comment dire... dégueu ??
Courage... Une nouvelle année arrive, il faut bien qu'elle se charge d'heureuses surprises quand même, sinon quoi ?!

aude a dit…

Ma chère Punky, McDo un 24 décembre, je ne m'attendais pas à ça de toi ! chez moi, les carottes toutes molles du fond de frigo ont été mangées hier. Je garde les patates du fond de panier en train de germer pour le réveillon ! Bon, il faudra quand même que l'on se fasse un petit truc un de ces jours. Quelques extras au boulot m'aideront sans doute à passer en 2011 sans m'en rendre compte. Bises.

mamzelle CarnetO a dit…

Ah mais je vous souhaite à tous les 3 un réveillon bien plus joyeux que cela !
et ces stollen me donnent une ENORME envie

aude a dit…

mamzelle CarnetO, peut-être bientôt un dessin de stollen sur ton blog alors... je viens de découvrir tes carnets grâce à ton passage ici. Merci ;-)

Babeth De Lille a dit…

je viens ici pour la première fois, mais je crois que je repasserai....ça sent bon le stollen....bon Noël à toi...en espérant que cette soirée sera douce, même si un peu solitaire....

Anonyme a dit…

Je découvre votre blog à l'instant. Formidable ! Comment s'inscrire ?

aude a dit…

Formidable ?! je n'irai pas jusque là ;-)
Pour être tenu au courant de ce qu'il se passe dans ma cuisine : http://epicesetcompagnie.blogspot.com/feeds/posts/default?alt=rss

Easy kitchen a dit…

c'est la première fois que je lis une recette de stollen. j'aime bien ces gâteaux de noël tout poudrés de sucre glace. J'espère que ce Noël solitaire c'est bien passé.

Bonne fin d'année