Autant vous le dire tout de suite, en ce moment chez épices et compagnie, on se la coule douce... On a bien fait quelques confitures pour ne pas perdre la main, une petite tarte à la mangue (et encore, on n'a même pas fait la pâte) et du riz avec plein de bonnes choses dedans. En bref, on ne se foule pas, on s'en tient au minimum syndical... C'est pas pour autant qu'on glandouille, non, non, non ! On profite tout simplement des derniers jours de vacances (il était temps !) avant le coup de feu de la rentrée tant attendue. On se divertit, on s'amuse, on se balade, on passe du temps avec Stieg Larsson, beaucoup de temps, on cherche de quelle couleur on va repeindre les murs, on se cultive (à défaut de cultiver tout court parce que la main verte, on n'a toujours pas compris ce que cela voulait dire...), on va au cinéma et aux journées du patrimoine pour visiter l'opéra... Chez épices et compagnie, on appelle cela le farniente intelligent et on aime ça !
Comme en ce moment on n'est pas loin de l'Italie, on va au marché en Italie et on y croise de drôles de petites bêtes au détour d'une allée.
12h10 :
Hélène et sa petite famille sont au rendez-vous. Il étaient à l'heure eux !
Deuxième rendez-vous qu'on ne veut pas manquer :
Keisuke Matsushima, un jeune chef japonais qui sévit à Nice. Garçon sympathique et souriant, même pas agacé par le feu La Cornue pas assez puissant pour chauffer sa grande marmite d'huile. Il nous prépare un millefeuille de boeuf au wasabi avec des tempuras de légumes, tout ça dans la joie et la bonne humeur. La dégustation tombe à pic, ça gargouille dur. Le boeuf est un régal, il faut que je lui demande les coordonnées de son boucher ! La démonstration terminée, il est déjà 13h45 et on a un p'tit creux. Mais je ne veux pas risquer de louper une belle démonstration, alors je continue. Je mangerai plus tard. Hélène et le reste de la troupe sont affamés et s'en vont se restaurer.
Je les abandonne lâchement car les pâtissiers entrent en scène à 14h15 au stade des pianos... Je me dis que je me contenterai d'un petit-mini-riquiqui dessert de dégustation qui devrait normalement être proposé en fin de démo...
Christophe Michalak entre sur le terrain, suivi de près par Nicolas Boussin, à droite leurs co-équipiers s'attaquent à une pièce en chocolat ce qui me semble être de la folie vue la température qui règne sous le chapiteau. D'accord, on est bientôt en automne et la température devrait descendre, mais on est un peu dans le sud de la France quand même... à quoi ils pensent ?! je trouve ça suicidaire, mais j'admire le boulot...
Hormis le présentateur qui parle un peu trop souvent et un peu trop fort à mon goût, la démonstration est agréable. Je suis du mauvais côté pour voir les gestes techniques, tant pis. Les pâtissiers ne sont pas avares en explications, en petits conseils, ni en sourires charmeurs... et la mayonnaise prend bien, surtout avec les dames, tout le monde les veut dans l'appareil photo un fouet ou une maryse à la main !
Vient le moment tant attendu par mes papilles et surtout par mon estomac : la dégustation. Et là, c'est une véritable guéguerre qui commence dans le public. Ça joue du coude, ça râle, les plus polis lèvent le doigt comme à l'école. Moi, je suis au bord de l'épuisement et carrément en hypoglycémie (ça t'apprendra à croire que tu peux tenir sans déjeuner jusqu'à 15 h, mais bon, tu régleras tes comptes avec ta conscience une autre fois, là, il faut ménager tes forces puisque visiblement, tu n'auras pas le plaisir de goûter quoi que ce soit... )
J'ai bien tenté de m'approcher d'un piano à la fin pour voir s'il ne restait pas une miette dans une gamelle. Et bien, vous me croire ou pas, j'ai l'impression que quelqu'un était passé juste avant et avait léché les casseroles...
Du coup, je sors du chapiteau très déçue et très affamée, limite paniquée car je sais que ne pas manger peut provoquer chez moi des chutes et pas seulement de tension.
C'est-y pas un comble de crever la dalle dans un festival gastronomique... bon, d'accord, je l'ai un peu cherché mais quand même...
Heureusement, à moins de 100 mètres, j'aperçois le stand de Graine et ficelle. Je goûte une confiture de haricots verts surprenante mais délicieuse sur un petit bout de pain tellement réconfortant.. Aaaaah quelques calories, qu'est-ce que ça fait du bien ! Le bout de pain descend dans mon estomac toujours très vide et je me dis :
avec ça, tu tiens au moins 15 minutes. Autrement dit, ma cocotte, t'as 15 minutes pour te trouver à manger avant de défaillir.Ouf, voilà mon sauveur. Clément vient me chercher pour rejoindre la troupe au restaurant. Et là, je ne me gêne pour engloutir un fondant au chocolat direct sans passer par la case entrée, ni par la case plat ! (d'ailleurs, il valait mieux car le service était terminé depuis belle lurette).
Enfin, un instant de calme dans cette frénésie gastronomique et hypoglycémique. C'est alors que mes yeux se posent sur ce fichu bracelet jaune. Je ne vais quand même pas me trimballer avec toute la journée... Impossible à ouvrir, difficile à enlever car très étroit et sans avoir de grandes paluches, j'ai quand même une taille de main respectable. Aïe, ça fait mal... mais j'y arrive finalement. Délivrée de mon boulet, je reprends la visite avec mes acolytes cette fois.
Direction le laboratoire du goût pour voir
Laurence Salomon. Et mince, trop tard, et pourtant la rumeur dit qu'elle a fait durer le plaisir et explosé le timing ! on a failli la voir...
On reste au laboratoire du goût pour assister à la démonstration suivante et à celle d'après qui nous fera embarquer pour le Liban avec deux femmes extraordinaires, pleines de générosité. Curieusement, c'est la première démonstration à laquelle j'arriverai à goûter à tout !
Nazira et Cynthia, vos lentilles et votre crème à la rose et à la fleur d'oranger ont été ce que mon estomac me réclamait depuis l'épuisement des réserves du petit-déjeuner ! MERCI ! Mes papilles me chargent également de vous dire qu'elles ont été enchantées !
Sous le charme de Nazira et Cynthia, le sourire aux lèvres, on s'apprête à partir mais on nous dit qu'il y a une dernière démo au stade des pianos, alors pourquoi pas.
C'est ainsi que l'on termine la journée en beauté avec Patrice Hardy et ses truffes (pas pu goûter), Jean-Marie Gautier et son foie gras aux carottes, à l'orange et au porto (une merveille) et Jean-Yves Leuranguer et son ingrédient mystère (pas pu goûter, mais cela ne m'a pas empêchée de trouver l'ingrédient mystère, et toc !).
Que vous dire de plus sur les étoiles de Mougins ? qu'on y croise des chefs à tous les coins de rue, des Thermomix à tous les coins de rue aussi et des pianos qui iraient bien dans ma cuisine, si, si, je vous assure ! que la journée a très bien terminé alors que mes premières impressions étaient mitigées, que les membres de
Générations.C ont l'air bien sympathiques - petit coup de coeur pour la bonne humeur de
Flora Mikula et d'
Eric Guérin (mais si je vous dis que je n'ai pas pu goûter à leurs plats, ça vous étonne ?)...
Sinon, beaucoup moins agréable mais ça justifie également mon abandon temporaire de ce blog : voilà 2 jours que je me bats contre une colonie de blattes mystérieusement tombées du ciel ou plus exactement de la fenêtre de la voisine du 4ème étage. La voisine d'à-côté ayant eu la mauvaise idée de sortir la tête à ce moment là, j'ai accouru à sa rescousse et abattu sauvagement quelques dizaines de bestioles - les petites comme les grandes, pas de pitié pour les bébés de cette espèce, désolée- à grands coups de sandalettes (que j'ai désinfectées ensuite, moi qui suis anti-produits-qui-tuent-tout d'habitude... c'est dire à quel point j'ai été traumatisée).
Enfin, ces jours-ci, je m'applique à prendre le soleil et parfaire mon non-bronzage histoire d'avoir l'air moins malade et ne pas effrayer ma mamie quand j'irai la voir en rentrant de vacances d'été...
Je vous retrouverai dès que j'aurai quelque chose de bon à vous mettre sous la dent. Pour le moment, je dois organiser mon rapatriement à la maison et partir à la recherche de ma nouvelle tenue d'écolière...