vendredi 29 avril 2005

Maison Merle...

... ou comment commencer un séjour à Lyon en beauté.
Arrivée gare de Lyon Part-Dieu, samedi à 20h49, rien dans l'estomac et crevée. Papa et Monique m'attendent en bas du quai. Une petite bise, un grand sourire et puis...
papa : T'as mangé ?
moi : non.
Monique : on pourrait aller aux Halles...

Les Halles ou la Halle de Lyon… (chacun dit comme il veut) rien qu’à écrire ce nom, j’en ai des frissons… Lieu historique, rendez-vous des gourmands, des gastronomes et des curieux.
Ce grand marché couvert à la façade hideuse (qui devrait bientôt être rafraîchie) regorge de trésors qui finiront dans votre assiette… Certains grands restaurateurs de la région viennent s’approvisionner ici.

Pas un instant d'hésitation, nous voilà partis dans la seconde ! Le temps de rejoindre la voiture, de charger mes quelques bagages (heureusement, je voyage léger !), de faire le tour du quartier et de retrouver une place de parking.
Nous y voilà.
Ça a l’air un peu lugubre le soir, on sait pas trop si c'est ouvert ou fermé, mais dès qu’on entre, qu’on passe les premières allées désertes, on est plongé dans une certaine ambiance. Par-là, des éclats de rires, par-ci, des verres qui trinquent… A cette heure-ci, seuls quelques commerces sont encore ouverts, ceux qui font restaurants ou dégustation. Beaucoup sont spécialisés en fruits de mer, mais il y en a certainement pour tous les goûts. On n'a pas pris le temps de regarder toutes les enseignes, ni tous les étalages, guidés par nos estomacs, nous nous sommes arrêtés chez Merle.
Une photo noir et blanc qui orne l’un des murs témoigne de l’ancienneté de cette maison. Ici, c’est ambiance bistrot, pas de chichi, comme à la maison. Les serveurs en tablier bleu marine sont de bon conseil et de bonne humeur.Le choix d'huîtres et autres coquillages est impressionnant.

Voici un compte-rendu en images de notre repas dégustation :


Quelques escargots, avant dégustation…


Quelques coquilles d’escargots après…. Apparemment, ils étaient bons !
(mais moi j’aime pas, j’ai pris des Saint-Jacques)


Pour papa, une douzaine d'huîtres fines de claires de Marennes Oléron, pas trop grasses d'après notre serveur qui paraît vraiment s'y connaître en matière d'huîtres, plus que nous trois réunis !


Ensuite, un demi Saint-Marcelin, crémeux, coulant, comme on les aime… Je le soupçonne de venir tout droit de chez la mère Richard, fromagère célèbre de la Halle dont les Saint-Marcelins sont mondialement connus.

Et pour finir en beauté, un éventail de chocolat, avec 2 cuillères (je vous laisse deviner pour qui est la deuxième cuillère… sachant que ce dessert a été commandé par mon gourmand de père, que Monique avait une cuillère avec son café, et que je ne bois pas de café…)



Mmmmmm.......


Voilà !

Les Halles de Lyon
102, cours Lafayette
69 003 Lyon

Merle, huîtres et coquillages
Halles de Lyon
04 78 62 30 29


Pour plus d’infos sur les Halles, je vous invite à faire un tour sur ce site.

Mais mes aventures culinaires de ces derniers jours ne s’arrêtent pas là…
Je vous en dirai plus très bientôt !

lundi 18 avril 2005

Panforte

J’avais déjà entendu l’éloge de ce gâteau par mon gourmand de frère. En février, une lectrice du blog de Requia l’avait aussi mentionné dans les commentaires concernant le melon confit. J’étais fort intriguée…
Dernièrement, un des grands magasins de Cologne a fait une semaine italienne. Passant par hasard, je me suis souvenu que mon frère m’avait vivement conseillé de goûter au panforte. J’en ai trouvé sans problème. Il y en avait une dizaine de différents, tous provenant de Sienne, ville dont c’est la spécialité.
J’en ai choisi un : joli emballage, prix intermédiaire (pas le bas de gamme, mais pas le plus cher).




Le panforte est un gâteau tout plat, à consistance pâteuse, mais croquante à la fois (à cause des amandes), comme mes Berawecka. Il est très sucré et très nourrissant, encore une fois, comme mes Berawecka.
Il est fabriqué à base de fruits confits (orangeat, écorces de cédrat confites, melon confit) à quoi s’ajoutent sucre, farine, amandes, épices et une feuille d’hostie comme support.
Le tout est entouré d’un fin ruban de papier pour contenir tout ça.

Encore une friandise qu’on a adoré. Au petit-déjeuner, comme au goûter.




Si vous n'en trouvez pas près de chez vous, vous pouvez en commander sur internet sur le site de la marque Sapori.

vendredi 15 avril 2005

Bierawecka ou berawecka

Encore une recette alsacienne sur ce blog...
Les bierawecka sont des petits pains aux fruits et aux épices, généralement consommés en période de Noël, mais pour une fois, on fera une exception. Ils sont très nourrissants, comme vous pourrez vous en rendre compte à la lecture de la recette. D’après mes informateurs, leur nom viendrait soit du mot alsacien Bier (bière), soit de Bére qui signifie poire en alsacien. On m’a même dit que ça pouvait venir du mot Ber ou Bär (dont j'ai un doute sur l’orthographe) qui veut dire ours, mais j’ai vite écarté cette hypothèse.
Avec plus de certitude, je peux affirmer par contre que la deuxième partie du nom vient du mot Wècke qui signifie pain long (je le sais parce que c’était dans la troisième leçon de ma méthode Assimil de l’alsacien sans peine !) .
La recette que je vais vous livrer aujourd’hui a une petite histoire :

Lors de notre dernier passage en Alsace, nous avions 3 objectifs : le premier était de fêter l’anniversaire d’un ami, le deuxième de visiter Strasbourg et le troisième était de trouver une recette de Bierawecka que Patrick m’avait si gentiment demandée.
Les 2 premiers objectifs ont été facilement remplis.
Le troisième…
Après consultation de belle-maman et d’un ami alsacien boulanger à la retraite, je savais au moins que ces petites choses contenaient des fruits et des épices. C’était un début, mais pas de recette en vue. Puis j’ai regardé dans les livres de cuisine traditionnelle de belle-maman : RIEN.
Puis, nous sommes allés en ville dans l’idée de consulter un livre de pâtisserie traditionnelle à la librairie Kléber. Nous avons finalement atterri à l’office du tourisme de Strasbourg où nous avons enfin trouvé une recette. Comme le livre dans lequel nous avons trouvé notre bonheur contenait de nombreuses recettes que j’avais déjà, je n’ai pas voulu l’acheter. Donc, comme si de rien n’était, nous voilà en train de recopier la recette au beau milieu de la boutique de l’office du tourisme… Pas très discret, mais on ne nous a rien dit.
Le soir, chez nos amis Claire et Raph, je consulte les livres de cuisine, comme à chaque fois que je vais chez quelqu’un… et je tombe sur une recette de bierawecka !
Donc vous me direz que tout le cirque au milieu de l’office du tourisme était inutile ! Mais non, parce que les 2 recettes différaient légèrement. J’en ai fait une synthèse en tirant le meilleur de chacune d’elles. Je suis partie de la recette de l’office du tourisme à laquelle j’ai ajouté de la muscade et des clous de girofle sur les conseils de Gérard (le boulanger), et des dattes qui figuraient dans la recette de Claire.
Voilà pour la petite histoire. Le résultat est bon, très nourrissant, comme prévu. Et pendant la cuisson, la maison se parfume d’une douce odeur d’épices, comme je les aime…


Pour 3 bierawecka de 500 g :
40 g de raisins blancs secs
200 g de poires séchées
75 g de pommes séchées
100 g de figues séchées
100 g de pruneaux
6-8 dattes séchées
100 g d’écorce d’orange confite
100 g d’écorce de citron confit
150 g de farine (j'en ai mis un peu plus que 150 g parce que la consistance était vraiment trop visqueuse sinon)
200 g de sucre
200 g de pâte à pain
20 g de cannelle
10 g de noix de muscade râpée
2 clous de girofle broyés
100 g d’amandes
150 g de noix
10 cl de kirsch ou de marc (moi, j’ai utilisé du bon vieux Schnaps qui a été distillé illégalement quelque part en Alsace, mais chut !)


La veille :
Faites ramollir quelques minutes, dans un peu d’eau, les pommes, les poires et les pruneaux. Gardez le liquide.
Hachez tous les fruits sauf les noix et les amandes.
Faites macérer les fruits dans l’alcool toute une nuit.

Le lendemain, égouttez les fruits.
Ajoutez-y les noix et amandes grossièrement hachées. (Conservez quelques noix et amandes entières pour la déco).
Incorporez le sucre, la pâte à pain puis la farine.
Formez une boule (enfin, faites de votre mieux pour former une boule, parce que la consistance de cette pâte ne s’y prête pas trop). Mouillez les bierawecka avec l’eau qui a servi à ramollir les fruits.
Décorez avec les noix et amandes réservées.
Placez les pains sur une plaque beurrée et farinée.
Enfournez à 180° C (four préchauffé) pour 35 à 40 minutes.


Un des spécimens avant cuisson :



Le même après cuisson :




La recette de l’office du tourisme précisait aussi : « Manger 6 jours après la cuisson, quand les bierawecka sont un peu rassis. ». Je dois avouer qu’on n’a pas attendu tout ce temps pour goûter !

jeudi 14 avril 2005

La rhubarbe à l'honneur

J’ai acheté un gros bouquet de rhubarbe cette semaine. J’ai commencé par improviser une confiture rhubarbe – poire dont je ne vous donnerai pas la recette puisque j’y suis allée au pif. Et bien que bouché et malade, mon pif a bien réussi ! Mais je n'ai noté ni les proportions, ni le temps de cuisson.
Ensuite, j’ai sollicité ma tatie, qui adore la rhubarbe, pour quelques conseils en matière de compote. Le résultat de la concertation : une compote très parfumée, pas trop sucrée, parfaite, en fait.




Compote Picadilly de ma tatie
4 belles branches de rhubarbe
3 pommes
1 grosse poignée de raisins secs
3 c. à s. d'écorces d'orange confites
2 c. à c. de cannelle moulue
1/2 c. à c. de gingembre moulu
un peu de sucre roux (ou un peu plus, si vous craignez l’acidité de la rhubarbe)


Mettez les fruits épluchés, les raisins secs et les écorces d'orange dans une casserole avec 2 c. à s. d'eau.
Faites cuire à feu vif pendant 10 – 12 minutes, en mélangeant souvent au début, pour éviter que ça accroche. Ajoutez les épices en fin de cuisson et mélangez bien. Sucrez à votre goût.

Pour accompagner cette compote, j’ai pensé aux spéculoos de Laurent et aux shortbreads de Véronique.

Aujourd’hui, j’ai fait les spéculoos. A la prochaine compote, je ferai les shortbreads !

lundi 4 avril 2005

Surfing the menu

Aujourd’hui, je voulais vous parler d’une émission de cuisine que j’ai découverte par hasard au cours d’une séance de zapping effrénée.
Présentée par 2 Aussies pure souche (petit nom avec lequel se désignent les australiens), Ben O'Donoghue et Curtis Stone, cette émission fait partie de la nouvelle génération en la matière, lancée par Jamie Oliver. Ça change de Maïté ou de l’équipe de Bon appétit bien sûr.

Ben O' Donoghue a commencé sa carrière dans des restos chics australiens (dont Tribeca à Sydney et Jessica’s à Perth) avant de partir pour Londres où il dirige aujourd’hui l’Atlantic Bar and Grill. Il a, entre autres, assisté Jamie Oliver (encore lui !), présenté plusieurs émissions télé et cuisiné pour Tony Blair. Il est également l’auteur de quelques savoureuses chroniques dans des magazines culinaires anglo-saxons.

Curtis Stone, même pas 30 ans, ne se destinait pas à cette carrière, mais a laissé tomber ses études (de commerce, je crois) pour la cuisine. Il a très vite gravi les échelons et a œuvré au Savoy Hotel avant de, lui aussi, rejoindre le Royaume-Uni. Il a travaillé aux côtés de Marco Pierre White avant de devenir chef du Restaurant 301. Plus jeune chef à avoir obtenu 3 étoiles au Michelin, c’est aussi un habitué des émissions de télé (et pas seulement grâce à son physique !).

Pour voir des photos des ces 2 jeunes chefs à la coiffure en pétard, bronzage impeccable et tongs aux pieds, rendez-vous sur le site de l’émission. Et ne vous emballez pas les filles, ils sont casés (je me suis renseignée, juste comme ça, pour les copines quoi !).

Et maintenant, l’émission Surfing the menu :
Plutôt qu’un surf, ce sont les casseroles et les couteaux que nos 2 chefs manient à la perfection. Ils parcourent l’Australie en quête d’inspiration et leur périple les mène dans des endroits plus paradisiaques les uns que les autres.
Ils cuisinent dans des endroits insolites (cuisines d’un monastère) parfois en extérieur (on profite du paysage), en tenue décontractée laissant entrevoir leurs petits bras musclés (mais comme on est seulement intéressé(e) par la cuisine, on ne fait pas gaffe… je vous jure). Ils nous emmènent en plein océan indien pêcher leur poisson plus frais que frais ou bien dans leur jeep (les surfs à l’arrière, toujours prêts) visiter un élevage de bovins, une fromagerie, une fabrique de biscuits ou encore cueillir des framboises. En bruit de fond, on entend le bruit des vagues ou bien les rires des kookaburras.
Ben et Curtis attachent une grande importance à la qualité des produits et ne manquent pas de nous expliquer leurs origines et comment ils les ont choisis.
Ils utilisent de temps en temps des ustensiles pas très jolis, mais ne négligent pas pour autant la présentation et leurs recettes sont originales. Mon seul regret est que l’émission soit doublée en allemand.

Morceaux choisis, testés et approuvés :

Salade d’épinards, feta et pignons de pin

Pour 2 personnes
200 g de jeunes épinards (je n’en ai pas trouvé alors j’ai pris les plus petites feuilles qu’il y avait)
100 g de feta découpée en cubes
3 c. à s. de pignons de pins légèrement grillés à la poêle
1/2 oignon rouge émincé
vinaigre balsamique
huile d’olive

Après avoir lavé les épinards, mélangez tous les ingrédients. Assaisonnez à votre goût. C’est prêt !

Cheesecake au chocolat blanc inspiré de celui de Ben O' Donoghue

Préparation : 20 – 30 min
1 gousse de vanille
450 g de quark + 225 g de crème fraîche (ou 675 g de cream cheese)
225 g de chocolat blanc
4 oeufs
un peu de beurre pour graisser le moule
5-6 biscuits secs émiettés (galettes bretonnes ou petits-beurres par exemple)
J’ai eu envie de rajouter quelques quartiers de pamplemousse rose à la préparation, de peur que le chocolat blanc tout seul ne soit trop écœurant.

Battez le fromage avec les œufs.
Ouvrez la gousse de vanille pour en extraire les grains, puis ajoutez-les au fromage blanc.
Faites fondre le chocolat au bain-marie. Ajoutez-y la crème fraîche.
Incorporez le mélange chocolat-crème au fromage blanc.
Beurrez un moule à cake (ou un moule à fond amovible) et parsemez le fond de miettes de biscuits.
Versez-y la préparation. Si vous avez choisi de mettre des fruits, enfoncez-les légèrement dans la préparation.
Enlevez les bulles d’air qui pourraient être piégées en tapant le fond du moule sur la table.
Enfournez à 150°C jusqu’à ce que le gâteau prenne en masse (le centre ne doit plus trembler quand on secoue le moule ! ).
(En diminuant les quantités par 2, mon cheesecake a eu besoin de 35 minutes pour se solidifier. Si vous respectez les quantités peut-être faudra-t-il 50 minutes de cuisson)
Laissez refroidir avant de placer le gâteau au frais plusieurs heures.
Démoulez et servez frais.


vendredi 1 avril 2005

Ayran



Aujourd'hui, je pense qu'Estelle et Mine seront contentes de lire ces quelques lignes.
Comme vous le savez peut-être, en Allemagne, la communauté turque est très représentée. C'est pourquoi on a la chance de trouver certains produits en provenance de Turquie dans les petits supermarchés. Il y a certainement quelques épiceries turques dans Cologne qui vendent ces mêmes produits, mais je ne les ai pas encore trouvées. En France, les supermarchés sont plus grands alors on y trouve peut-être plus facilement des produits "exotiques". Mais la France, c'est un peu loin maintenant, autant aller directement en Turquie !

Un jour en faisant les courses à Cologne, j'ai trouvé une petite brique d'ayran, boisson très populaire en Turquie préparée avec du yaourt, de l'eau et légèrement salée. Cette boisson très rafraîchissante a tout simplement l'aspect du lait.
Francis et moi avons bu notre premier verre d'ayran pour accompagner un Döner Kebap sur les bords du Bosphore l'année dernière. Repas simple, mais qui nous avait bien requinqués de la longue journée qu'on venait de passer à arpenter les ruelles d'Istanbul.
Je n'ai donc pas hésité quand j'ai vu de l'ayran au mileu du rayon frais de Minimal (c'est le nom du supermarché), à en embarquer une brique dans mon panier, pensant que ça ferait également plaisir à Francis.
Et ça a eu l'effet escompté, à savoir, nous rafraîchir et nous replonger dans nos souvenirs, les couleurs, les bruits, les odeurs... tout ça dans une petite brique en carton !

Pour terminer, une petite photo qui vous donnera peut-être envie de voyager...