Sol mineur ou l'angoisse latente. Sol mineur et la gravité. Sol mineur, l'inquiétude et la mélancolie. Sol mineur et moi.
Electromyogramme en sol mineur. Mozart et JC Bach - non, pas JS, je suis une mono-maniaque de JS, mais pour une fois, c'est à JC que je pense - donc, Mozart et JC Bach auraient sans doute choisi cette tonalité s'ils avaient composé sur ce thème. Mais bon, à leur époque on commençait juste à décortiquer l'électricité alors les électromyogrammes n'étaient pas très répandus, même chez les musiciens qui sont aujourd'hui, comme les cuisiniers ou les tailleurs de pierres de bons clients de ce genre d'examens.
Electromyogramme en sol mineur. Mozart et JC Bach - non, pas JS, je suis une mono-maniaque de JS, mais pour une fois, c'est à JC que je pense - donc, Mozart et JC Bach auraient sans doute choisi cette tonalité s'ils avaient composé sur ce thème. Mais bon, à leur époque on commençait juste à décortiquer l'électricité alors les électromyogrammes n'étaient pas très répandus, même chez les musiciens qui sont aujourd'hui, comme les cuisiniers ou les tailleurs de pierres de bons clients de ce genre d'examens.
Ce jour-là, de bonnes âmes compatissantes ont bien réussi à me distraire avec une séance de cinéma jusqu'en début d'après-midi. Puis la pioche, la pelle, le grand air et les mauvaises herbes ont pris le relai jusqu'à 16h environ. Oui, mais ensuite... Le rendez-vous était fixé à 17h15. Suis arrivée en avance, fâcheuse habitude.
Prévoyante, j'avais emmené Haruki Murakami avec moi pour agrémenter l'attente, quoi que la tonalité de ses livres se rapproche parfois du sol mineur - mauvais choix pour l'occasion. De toute façon, les quelques pages lues pendant cette attente démesurée - 1h30 de retard tout de même - seront à relire puisqu'elles ont traversé mon cerveau sans laisse de traces. Le mari ennuyeux de la patiente en rendez-vous juste avant moi n'a pas tenté de me distraire. Il avait juste envie de dire ce qu'il avait envie de s'entendre dire et m'a rendu l'attente encore plus insupportable.
Ah, enfin mon tour. Enfin, quand je dis enfin, je me comprends...
Le médecin a l'air sympa, c'est déjà ça. Il a les mains d'un vieil homme, il est enrhumé comme moi, il a un bureau spacieux, bien rangé, propre, mais il s'apprête à me faire un électromyogramme, il ne faut pas l'oublier !
Radio, échographie, il observe ça consciencieusement. Lecture attentive de la lettre de mon médecin préféré que je viens de lui remettre. Bon, c'est pas que je m'ennuie, mais j'aimerais bien qu'on en finisse.
ça se passe dans la petite pièce à droite. Allons-y.
C'est quoi tous ces fils qui pendent ? Il fait pas un peu froid ici ? Ah les trucs bleu, ce sont des électrodes ? Le courant électrique va passer dans mon avant bras, vous êtes sûr ? Vous ai-je dit que j'étais une grande douillette et que je faisais de bons gâteaux aux gens qui ne me font pas de mal ?
Bon d'accord, je m'allonge, de toute façon, je serais bien incapable de rester debout plus longtemps. Quoi, je suis blanche comme un linge ? Non, c'est mon teint de pêche (blanche) naturel. Pourquoi je tremble ? Parce que j'ai froid.
C'est vraiment nécessaire cette aiguille ? Ah, c'est une électrode aussi ?! Ah vous allez la planter dans les muscles de ma main ? je vois... Enfin, je ne vois plus très clair à vrai dire.
Pendant que le médecin prépare sous mes yeux ébahis l'attirail nécessaire à l'examen tant redouté, mon inquiétude grandit. Ayant sans doute l'habitude de recevoir de petites natures comme moi dans son cabinet, il fait immédiatement preuve d'une imagination débordante pour m'entraîner dans des conversations passionnantes afin de faire diversion. Je dois dire, qu'il arrive presque à détourner mon attention pour de vrai, mais les premiers sursauts électriques qui secouent ma main anéantissent tous ses efforts et me ramènent à ce moment présent bien douloureux en une fraction de seconde. Par contre, l'attention du médecin soucieux du bien-être de sa patiente est, elle, bien détournée et lui fait oublier d'enregistrer les résultats des premières stimulations électriques... Et c'est reparti pour un tour gratuit !
Je suis sur le point de dire que j'avais un train à prendre, de prendre mes jambes à mon cou, de partir vite, loin, courage fuyons...
Une fois tout ça terminé, je sèche les larmes naissantes aux coins de mes yeux, je respire et on peut enfin reparler de Murakami, de sa femme infirmière (la femme du médecin, pas celle de Murakami), de jardinage, de thé et de gâteaux. Parler de la vie quoi, même si, je vous l'accorde ce ne sont généralement guère des thèmes abordés dans les cabinets médicaux.
Résultat sans surprise : canal carpien capricieux.
Sans blague, j'avais deviné depuis longtemps, fallait-il vraiment en passer par-là pour faire le diagnostic ?
Je ne sais pas si le gentil médecin avait oublié de me brancher à la masse pendant qu'il m'électrocutait, mais j'ai depuis une sensation de picotements permanents dans la main gauche , main dont je pouvais dire jusqu'à présent qu'elle était la plus vaillante. Je vais tenter de décharger mon courant résiduel d'une manière ou d'une autre... Si vous avez des idées.
Ce soir-là, après cette journée bien remplie, dès le retour au chaud chez moi, j'ai amorcé le changement de tonalité par un petit dessert réconfortant et une grande tasse de verveine fumante. Ouf, c'était passé, enfin jusqu'à la suite... Vivement la vie en sol majeur avec des mains toutes neuves et un coeur léger...
Prévoyante, j'avais emmené Haruki Murakami avec moi pour agrémenter l'attente, quoi que la tonalité de ses livres se rapproche parfois du sol mineur - mauvais choix pour l'occasion. De toute façon, les quelques pages lues pendant cette attente démesurée - 1h30 de retard tout de même - seront à relire puisqu'elles ont traversé mon cerveau sans laisse de traces. Le mari ennuyeux de la patiente en rendez-vous juste avant moi n'a pas tenté de me distraire. Il avait juste envie de dire ce qu'il avait envie de s'entendre dire et m'a rendu l'attente encore plus insupportable.
Ah, enfin mon tour. Enfin, quand je dis enfin, je me comprends...
Le médecin a l'air sympa, c'est déjà ça. Il a les mains d'un vieil homme, il est enrhumé comme moi, il a un bureau spacieux, bien rangé, propre, mais il s'apprête à me faire un électromyogramme, il ne faut pas l'oublier !
Radio, échographie, il observe ça consciencieusement. Lecture attentive de la lettre de mon médecin préféré que je viens de lui remettre. Bon, c'est pas que je m'ennuie, mais j'aimerais bien qu'on en finisse.
ça se passe dans la petite pièce à droite. Allons-y.
C'est quoi tous ces fils qui pendent ? Il fait pas un peu froid ici ? Ah les trucs bleu, ce sont des électrodes ? Le courant électrique va passer dans mon avant bras, vous êtes sûr ? Vous ai-je dit que j'étais une grande douillette et que je faisais de bons gâteaux aux gens qui ne me font pas de mal ?
Bon d'accord, je m'allonge, de toute façon, je serais bien incapable de rester debout plus longtemps. Quoi, je suis blanche comme un linge ? Non, c'est mon teint de pêche (blanche) naturel. Pourquoi je tremble ? Parce que j'ai froid.
C'est vraiment nécessaire cette aiguille ? Ah, c'est une électrode aussi ?! Ah vous allez la planter dans les muscles de ma main ? je vois... Enfin, je ne vois plus très clair à vrai dire.
Pendant que le médecin prépare sous mes yeux ébahis l'attirail nécessaire à l'examen tant redouté, mon inquiétude grandit. Ayant sans doute l'habitude de recevoir de petites natures comme moi dans son cabinet, il fait immédiatement preuve d'une imagination débordante pour m'entraîner dans des conversations passionnantes afin de faire diversion. Je dois dire, qu'il arrive presque à détourner mon attention pour de vrai, mais les premiers sursauts électriques qui secouent ma main anéantissent tous ses efforts et me ramènent à ce moment présent bien douloureux en une fraction de seconde. Par contre, l'attention du médecin soucieux du bien-être de sa patiente est, elle, bien détournée et lui fait oublier d'enregistrer les résultats des premières stimulations électriques... Et c'est reparti pour un tour gratuit !
Je suis sur le point de dire que j'avais un train à prendre, de prendre mes jambes à mon cou, de partir vite, loin, courage fuyons...
Une fois tout ça terminé, je sèche les larmes naissantes aux coins de mes yeux, je respire et on peut enfin reparler de Murakami, de sa femme infirmière (la femme du médecin, pas celle de Murakami), de jardinage, de thé et de gâteaux. Parler de la vie quoi, même si, je vous l'accorde ce ne sont généralement guère des thèmes abordés dans les cabinets médicaux.
Résultat sans surprise : canal carpien capricieux.
Sans blague, j'avais deviné depuis longtemps, fallait-il vraiment en passer par-là pour faire le diagnostic ?
Je ne sais pas si le gentil médecin avait oublié de me brancher à la masse pendant qu'il m'électrocutait, mais j'ai depuis une sensation de picotements permanents dans la main gauche , main dont je pouvais dire jusqu'à présent qu'elle était la plus vaillante. Je vais tenter de décharger mon courant résiduel d'une manière ou d'une autre... Si vous avez des idées.
Ce soir-là, après cette journée bien remplie, dès le retour au chaud chez moi, j'ai amorcé le changement de tonalité par un petit dessert réconfortant et une grande tasse de verveine fumante. Ouf, c'était passé, enfin jusqu'à la suite... Vivement la vie en sol majeur avec des mains toutes neuves et un coeur léger...
Dessert en sol mineur pour main droite défaillante
Pour 2 verrines de riz au lait :
50 g de riz rond
1 c. à s. de sucre
20 cl de lait
1 grosse pointe de couteau d'anis en poudre
1 c. à c. d'écorces d'oranges confites en très petits dés
Rincer le riz. Le faire cuire 10 minutes dans de l'eau bouillante.
Egoutter.
Faire chauffer le lait et dès les premiers bouillons ajouter le riz, le sucre, l'anis et les écorces d'orange.
Faire cuire 15 minutes environ, à petits bouillons, en remuant régulièrement.
Pour 8 samossas :
2 feuilles de brick
1 c. à s. rase de sucre
1/2 c. à c. d'anis en poudre
200 g d'ananas au sirop
un peu de beurre
Egoutter puis émincer l'ananas.
Faire caraméliser le sucre dans une petite casserole.
Y ajouter l'ananas et l'anis.
Faire compoter quelques minutes.
Préchauffer le four à 180°C.
Faire fondre une noix de beurre.
Découper chaque feuille de brick en quatre lanières.
Badigeonner chaque lanière de beurre fondu à l'aide d'un pinceau.
Déposer une c. à c. de compotée d'ananas à l'extrémité d'une lanière et replier jusqu'à l'autre extrémité en formant un triangle.
Déposer les samossas sur une plaque garnie de papier cuisson.
Faire dorer quelques minutes au four.
1 commentaire:
Je compatis. J'ai eu ce genre d'examen pour mon coude il y a quelques années, je m'en souviens encore... Pas de solution pour tes picotements. T'en fais pas, ça va passer et maintenant que tu sais ce que tu as (tu l'avais deviné), tu vas même oublier ta gêne. Bises.
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