samedi 4 novembre 2006

L'histoire de celle qui n'allait jamais au restaurant, enfin presque

Cet été, j'ai dû aller au moins 5 ou 6 fois au restaurant ce qui tient véritablement de l'exploit étant donné les longs mois pendant lesquels j'ai déserté ce genre de lieux publics cette année. Il faut dire que généralement, le resto, je rêve d'y aller tous les jours, j'aimerais goûter à toutes les cuisines, jouer aux espionnes dans les assiettes des grands, mais comme je rêve également en permanence de jouer les apprenties sorcières dans ma cuisine à moi, le dilemme est perpétuel. Et en général, comme ma cuisine à moi est moins loin que n'importe quel restaurant (bon, y a bien le boui-boui du quartier, mais c'est pas un resto ça, tout de même !), comme la perspective de devoir conduire ne serait-ce que 20 minutes jusqu'au centre ville (vous vous rendez compte, 20 minutes !) ne m'enchante pas des masses et que rien que de penser qu'il va falloir chercher une place de parking me file de l'urticaire... En général, si un ou deux de ces arguments infaillibles traversent mon esprit le jour où j'avais éventuellement émis l'hypothèse de peut-être sortir dîner, c'est fichu ! C'est ma cuisine qui l'emporte à coup sûr.
Mais il arrive parfois des miracles... Et c'est bien ce qui s'est produit cet été, à plusieurs reprises en plus. Et là, vous vous demandez qui a bien pu réussir l'exploit de me faire sortir après 20h de mes chaussons douillets (enfin, en été, c'était plutôt des tongues, mais comme j'écris ce récit avec quelques mois de retard, qu'à l'heure qu'il est, j'ai sorti les charentaises et le manteau d'hiver, je ne suis plus vraiment dans l'ambiance) ???
Alors qui donc ?!
Et bien... un beau et talentueux jeune homme pardi ! il fallait au moins ça pour que je sorte de ma tanière. Donc, ce beau et talentueux jeune homme, c'est qui ?!
Et bien, il s'agit d'Eric Planes, le jeune chef de l'August'Inn, à Perpignan.
Si je suis retournée si souvent à l'August'Inn, ce n'est pas un hasard. C'est que Monsieur cuisine les épices et les aromates tout en finesse, et moi, vous savez que ces petites choses, ça me fait craquer... Au menu de l'été, on pouvait par exemple choisir un carpaccio de magret de canard fumé au cumin, un suprême de poulet mariné en crème d'amande et sauge, du maquereau grillé aux herbes de garrigue... Côté desserts, on était tout aussi gâtés. Mon dernier chez Eric, c'était son parfait glacé aux saveurs de pain d'épices et fruits confits avec une réduction de Banyuls. Ça donne envie, n'est-ce pas ?

là, c'est une petite entrée toute bien présentée, mais c'est normal,
tout est soigné à l'August'Inn


Donc, cet été, au cours de quelques séjours répétés au pays des catalans, je suis allée goûter à la cuisine d'Eric, le midi, le soir, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois... et j'ai même été jusqu'à passer une petite heure dans ses pattes dans sa petite cuisine afin de mitrailler ses petits plats prêts à entrer en salle.

Là, c'est une armée de curry de poisson prête à se jeter à l'eau...



L'August'inn
37-39 rue des Augustins
66000 PERIGNAN
tel : 04 68 35 11 29
Fermé le dimanche


Menu à 20 € le midi et à 25 € le soir.
Je vous conseille de réserver car il n'y a qu'une vingtaine de places (en revanche, je vous déconseille de dire à Eric ce que vous avez lu ici, ça le ferait rougir).

Enfin, culottée comme je sais être quand il s'agit de bouffe et de secrets de cuisine (le reste du temps, je suis plutôt du genre discrète, je vous rassure), tant que j'y étais, je me suis même permis de demander quelques conseils au chef. Et c'est grâce à mon sans-gêne sorti exprès pour l'occasion, que je peux vous livrer la recette d'aujourd'hui, avec la permission d'Eric évidemment. Je l'ai préparée pour mon papa qui est venu dîner hier soir et il a trouvé ça divin ! (ce papa, aussi gourmand que sa fille... ou bien, serait-ce l'inverse ?)


assiettes Luminarc

Tartare de cabillaud d'Eric Planes
entrée pour 2 personnes - à préparer la veille
150 g de filet de cabillaud
1 citron vert + quelques rondelles en déco
2 c. à s. de pastis
3 étoiles de badiane
1/2 gousse de vanille
sel de Maldon
poivre blanc


Vérifiez que vos filets n'ont vraiment plus d'arêtes. S'il en reste, appelez le poissonnier pour lui dire votre mécontentement (enfin, à mon avis, pour une ou deux, c'est pas la peine) ou bien armez-vous d'une pince à épiler pour enlever les dernières récalcitrantes.
Découpez les filets en petits morceaux (env. 1,5 cm de côté). Versez-les dans une terrine et ajoutez-y le jus de citron, un peu du zeste râpé, le pastis, la badiane, la demi gousse de vanille grattée, les petits grains de vanille et une pincée de sel. Mélangez.
Laissez mariner au frais jusqu'au lendemain en mélangeant de temps en temps.
Le lendemain, répartissez dans les assiettes, déposez une rondelle de citron, un tour de moulin de poivre blanc, une pincée de sel de Maldon et le tour est joué.

8 commentaires:

Chantal33 a dit…

Une adresse à retenir si je suis de passage ds la région! tout comme toi, je surmonte ma timidité pour poser plein de questions au chef!

Anonyme a dit…

Rapide, simple et fin !
Encore une bonne idée,
Céline

khala a dit…

ah ! il s'appelle donc Eric !!! je comprends tout !!! ;-)
jeune , beau , épicé ....je vois ! je vois !
il n'y a pas que la cuisine dans tout ça ?!non ?!

aude a dit…

si, si, Khala, y a que la cuisine ! tu fais fausse route ! C'est ma copine Marion qui va faire la tête ;^)

Anonyme a dit…

Tu avais une autre sortie plus prestigieuse prévue, si je ne m'abuse ? Où en es-tu ?

Et Lyon, tu as retrouvé tes marques ? Un petit mail ? Bises.

aude a dit…

Mercotte, tu sais quelle température il fait dans l'Aubrac en ce moment ?! je suis trop frileuse moi ! on attendra le printemps !

Mademoiselle M. a dit…

C'est vrai que c'est agréable de se faire servir au restau. Moi j'ai bien de la chance, j'habite dans le centre. Mais comme toi, je n'abuse des bonnes choses que dans mon antre de cuisinière! Ou presque...
Hi hi hi!

lonneke a dit…

Ca me parle! Facile et peu d'ingrédients.
Je vais l'essayer cette semaine.