lundi 28 février 2005

Le temps d'un week-end

Depuis que je tiens ce blog, mon intérêt pour tout ce qui a attrait à la cuisine a augmenté considérablement (déjà qu'il était plutôt prononcé, ça deviendrait presque une obsession). A tel point que j’ai même une paire d’antennes qui m’est poussée sur la tête et qui détecte les choses susceptibles de m’intéresser à 2 km à la ronde… (Francis aussi a le flair, ce qui augmente considérablement nos chances de faire des trouvailles).
J’ai vraiment l’impression que n'importe où, il y a quelque chose qui rentre dans le cadre de ma nouvelle occupation.
Chez les amis, je tombe immédiatement sur leurs livres de cuisine dans lesquels je trouve toujours mon bonheur.
Dans la rue, mon radar me mène vers les boutiques spécialisées et j’y trouve immanquablement des nouveautés.
A la télé, alors qu’on a 30 chaînes et pas de programme TV, on tombe par hasard sur les émissions de cuisine et ça aussi, c’est un plaisir !

Ce week-end encore, j’ai vécu d’innombrables expériences culinaires, rien qu’en 2 petites journées. Nous étions dans le Nord-Pas-de-Calais et voici un bref résumé de nos aventures gourmandes :

La première, au petit déjeuner de samedi : une super brioche croutifondante faite par Thomas, enfin, par sa machine à pain ! mais il a su dosé parfaitement les ingrédients et le résultat était à faire pâlir de jalousie le boulanger du coin.
La deuxième, toujours au petit déjeuner de samedi : la confiture de patates douces d’Isabelle (au passage, il me faut absolument la recette !), puis la confiture de sureau de la ferme de Marcq-en-Baroeul. Toutes les deux délicieuses.
La troisième : le waterzoi de volaille de la brasserie la Cloche, à Lille. Une spécialité des Flandres dont j'aurai l'occasion de vous parler plus tard.


La quatrième : la boutique Alice Délice, dans laquelle j’ai enfin trouvé de l’huile d’argan, produit cher à Requia et que je cherchais à me procurer depuis que j’avais lu son billet à ce sujet. J’ai hâte de l’utiliser et je vous raconterai…
La cinquième : l’achat du livre d’Estérelle, d’ Ester’s kitchen. Avant-propos rigolo, recettes originales pour toutes les situations. J’ai hâte de tester.


La sixième : une pastilla de pigeon au amandes, au restaurant La Meïda, à Valenciennes. Un régal ! (en plus, j'ai trouvé la recette dans un de mes livres sur le Maroc... encore quelque chose à tester !) Un endroit à ne pas manquer si vous êtes dans la région. De nombreuses spécialités kabyles et algériennes vous y attendent.
La septième : un nectar de poire Passe-Crassane de chez Alain Milliat. Je raffolais déjà de son nectar de pêche de vigne, mais ce nectar de poire est tout aussi parfait. Si on en croit les conseils du fabricant, il est idéal en apéro avec du rhum.


Un week-end bien rempli, comme je les aime…


Brasserie La Cloche
13, place du Théâtre - 59800 Lille
Spécialités des Flandres, mais pas seulement. Le seul truc qui me gêne : ils servent des moules toute l'année.

Alice Délice
5 rue Esquermoise - 59800 Lille
Vous y trouverez de tout, de la cuillère en bois au robot Magimix, en passant par les livres de cuisine et plein de produits originaux. Prix assez élevés, comme souvent dans le Vieux-Lille.

Devine qui vient dîner ce soir !
Estérelle Payany, éditions Librio

Restaurant La Meïda
141 rue Famars - 59300 Valenciennes
Pour faire un voyage au Maroc, le temps d'un repas. Très joli cadre.

Les nectars et jus de fruits d’Alain Milliat
660 route de Bonneton - 69530 Orliénas

vendredi 25 février 2005

Vite fait, bien fait

Hier midi, un collègue de Francis est venu déjeuner. La veille, Francis m’avait demandé insidieusement : « t’as envie de cuisiner demain midi ? ».
Toujours partante, je lui ai répondu que Oui, sans savoir ce que j’allais bien pouvoir préparer.
L’inventaire du frigo mercredi soir, ça donnait ça :
Céleri en branche
1 petit poireau
quelques pois gourmands
4 œufs
un pot de crème fraîche
2 yaourts
3 bouts de fromage bien entamés
un reste de tapenade
6 ou 7 bières
des trucs pour le petit déjeuner (donc, on compte pas)
En dehors du frigo, on avait des pâtes, des fruits, des macarons et des tuiles en chocolat.

Tout ça ne m’inspirait guère…
Sachant qu’on était mercredi soir et qu’on avait 3 épisodes de nos séries préférées à regarder avant jeudi soir… il fallait agir vite !
Il me restait peu de temps et je savais d’avance que la nuit serait difficile parce que notre petit voisin du dessus ne fait pas ses nuits, du coup, nous non plus. Donc, aucun espoir de me lever aux aurores en pleine forme pour réfléchir à tout ça à tête reposée.

Après une réflexion intense de 30 secondes, je me suis dis que :
- si je me levais à 9 h (oui, c’est tard pour un jour de semaine, mais notre petit voisin ne dort pas depuis le début de la semaine, alors j’ai du sommeil en retard),
- si je courais au supermarché pour faire quelques courses,
j’aurais le temps de préparer quelque chose de simple et rapide, mais QUOI ?

Remue-méninges intense de 30 secondes supplémentaires…
Verdict : tarte à la tomate et à la moutarde, avec une petite salade de roquette.
Problème résolu. Les tomates et la roquette, ce n’est pas de saison, mais y en a tout le temps au supermarché. Alors, pour une fois, je vais faire une entorse à mon bon sens écologique (si c’est pas la saison, ça vient de pays où c’est la saison, donc ça a voyagé et consommé du carburant ou bien c’est cultivé en serres, alors c’est une dépense d’énergie et d’engrais supplémentaire et c’est aussi plus cher que si c’était la saison).

Le lendemain matin…
Mauvaise nuit, comme prévu. J’avais chaussé mes bouchons d’oreilles en prévision, mais ils se sont sauvés 2 fois et le bébé s’est mis à pleurer justement à ces 2 moments-là.
Je cours au supermarché pour acheter le nécessaire, puis au boulot :

Pour une tarte d’environ 26 cm de diamètre, j’ai eu besoin de :

une pâte feuilletée
5 tomates, tranchées, légèrement saupoudrées de sel afin qu’elles dégorgent (env. 30 min)
2 œufs
200 g de crème fraîche épaisse
2 c. à s. de moutarde à l’ancienne
2 pincées se sel
un peu de parmesan


Abaissez la pâte dans un moule à tarte. Tartinez le fond avec une cuillère à soupe de moutarde.
Déposez les rondelles de tomates.
Dans un bol, fouettez les œufs, la crème, le sel et une cuillère de moutarde. Versez cette préparation sur les tomates.
Saupoudrez de parmesan râpé.
Enfournez environ 40 minutes à 180°C.


Mission accomplie !

mercredi 23 février 2005

Le gros pomelo

Je vous présente mon nouvel ami, monsieur le pomelo vert. Je l’ai rencontré ce matin en faisant les courses. On s’est bousculés, on s’est regardés droit dans les yeux et puis on s’est plus quittés.




Depuis longtemps déjà, ces petits bonshommes verts ont investi les rayons fruits et légumes des supermarchés et les étalages des marchés. Mais voilà, je n’osais pas les aborder. (Je suis timide, mais je me soigne.)
Je me disais aussi que s’ils avaient le même goût que leurs cousins pamplemousses jaunes, ce serait certainement trop amère pour mon palais sensible. Je les ai donc jusqu’à maintenant tout simplement ignorés au profit de leurs autres cousins, aussi appelés pomelos, mais ayant la chair rose et un goût sucré.
Ce matin, je lisais consciencieusement les étiquettes des produits que je rencontrais au supermarché quand je suis tombée sur celle des pomelos.
Elle disait : " Pomelos - 1,2 euros / Stück (Süsse) "
Comprenez : " Pomelos – 1,2 euros / pièce (doux) "

Bon, c’est vrai que c’est cher pour un seul fruit, mais c’est pas tous les jours et puis c’est un sacré morceau (il tient pas dans la main). Mais le plus important, c’est le mot Süsse qui veut dire doux, douceur ou sucré selon le contexte. Donc, plus aucune hésitation à avoir. Ni une, ni deux, j’en embarque un à bord de mon panier.

Me voilà de retour à la maison et c’est l’heure de manger…
Je vous épargne le menu du jour et je passe directement au dessert : mon pomelo vert.
D’un geste vif (un peu hésitant au début, mais vif quand même), je lui tranche la tête.
La peau est épaisse, ce qui doit assurer une bonne conservation de la chair.
La chair, justement, est jaune pâle et très ferme, pas acide du tout et pas amère non plus.

J’ai voulu en savoir plus sur ce nouvel ami. Voici le fruit de mes recherches :
L’arbre qui porte le même nom serait le résultat d’un croisement entre l’oranger et le pamplemoussier (d’après le Petit Larousse).
Il nous vient d’Asie, d’Israël ou encore d’Afrique du Sud. Il semblerait que certains individus de cette espèce aient la chair rose. Ils se prêtent très bien à la confection de confitures. Enfin, en plus de la vitamine C, il paraît qu’ils contiennent du potassium, du phosphore et du calcium. Autant de raisons pour en manger.

dimanche 20 février 2005

Macarons

Je suis de retour de Picardie. Avant que je parte, ma nièce m'a offert une énorme boîte de macarons d'Amiens et de tuiles en chocolat.




Les macarons d'Amiens font partie de mes douceurs préférées, au même titre que tout ce qui contient un pourcentage d'amandes supérieur ou égal à 25 % !
Apparus au 16ème siècle, ils sont aujourd'hui fabriqués par le confiseur et chocolatier picard Jean Trogneux. Ils ont reçu le grand prix de France des Spécialités Régionales en 1992.

Voici ce qu'on voit quand on ouvre la belle boîte décorée avec la cathédrale d'Amiens en aquarelle :




La composition des fameux macarons : amandes, sucre, miel, blanc d'oeuf, huile d'amande douce et essentiel d'amandes amères. Pas si compliqué, il fallait juste y penser ! En plus, ils sont joliment enveloppés dans du papier doré.



Appétissant, non ?


Dans la boîte, le confiseur a cru bon de glisser une petite carte qui dit :


Qu'il soit rassuré, avec nous, ses macarons seront consommés rapidement... très rapidement !


Où trouver ces macarons :
A Amiens : 1 rue Delambre, 4 rue Duméril et dans la galerie du centre commercial de Dury
A Saint-Quentin : 1 rue Saint-André
A Arras : 33 rue Delansorne
A Lille : 19 place du théâtre

mardi 15 février 2005

Amiens

Cette semaine, j’ai quitté l’Allemagne pour revenir faire un tour en France. Celles et ceux qui croient que je suis en vacances se trompent… Je suis ici pour m’occuper d’une petite fille pleine d’énergie qui va certainement m’épuiser d’ici la fin de semaine. Mais tant pis, si j’ai signé, c’est pour en c… (inutile de terminer cette phrase, vous avez deviné).
Non, sérieusement, je fais ça avec plaisir pour rendre service à mon grand frère préféré et à Céline (je dis ça parce qu’ils lisent ce blog de temps en temps et que je veux encore avoir le droit de venir chez eux !).
Figurez-vous que ces veinards étaient en vacances dans les îles et qu'ils m'ont rapporté du vrai sucre de canne et des épices (colombo et épices à roussir).
Je vais enfin pouvoir faire un vrai colombo de poulet comme j'en rêve depuis le jour où j'en ai goûté un accompagné de bananes plantain, avec Caro et David dans un restaurant créole de la région parisienne.
Les voyageurs ont également rapporté des petites friandises de République Dominicaine : bâtons de coco et pâte de goyave. Tout ce que j'ai goûté pour le moment était un régal. Les photos viendront plus tard pour cause de soucis techniques sur ce blog !

... quelques jours plus tard... enfin les photos !




un joli bocal de sucre de canne



les épices à roussir...



... et enfin, la pâte de goyave et les friandises à la noix de coco.


vendredi 11 février 2005

Pissaladière

Ce soir, on mange une pissaladière. J’ai goûté cette spécialité niçoise pour la première fois à Chambéry, chez une amie d’origine… niçoise.
J’avoue que je ne connaissais pas et je me suis demandé un instant, quand elle m’a annoncé qu’on mangeait une pissaladière, si elle allait me servir une salade de pissenlits !
Aujourd’hui, je lui suis très reconnaissante de m’avoir fait découvrir cette tarte dont je suis désormais une adepte.



Mais cuisiner les oignons n’est pas sans désagréments… Outre les larmes de crocodiles qu’ils provoquent pendant l’épluchage, vous avez certainement remarqué la petite odeur qui reste sur vos doigts à chaque fois, et ce malgré un savonnage digne d’un chirurgien qui entre au bloc…
En flânant sur le site de Marmiton, je suis tombée sur une pub pour un savon d’acier, dont l’idée viendrait d’un jardinier hollandais qui avait remarqué, en nettoyant sa bêche après avoir repiqué des poireaux, que le contact de ses mains avec le fer faisait disparaître l’odeur tenace de ces légumes. Apparemment, ça marche aussi pour les oignons, le poisson et l’ail.
On nous a justement offert un de ces savons magiques à Noël et je ne l’avais pas encore essayé. C’est désormais chose faite, et laissez-moi contrôler… SNIF ? ça ne sent plus !
(Pour celles et ceux que ça intéresse, il est en vente pour 9 euros sur Marmiton.)



J’ai différentes recettes de pissaladières, toutes en provenance du Sud de la France. La pissaladière niçoise se prépare avec des anchois et des olives noires, tandis que la toulonnaise et la mentonnaise y ajoutent des tomates. Toutes sont à base d’oignons.

Voici ma recette de pissaladière niçoise :

Pour la pâte, vous pouvez utiliser une pâte à pain ou une pâte brisée.
Pour la garniture :
6 oignons jaunes
1 pincée de sucre
quelques olives noires
un peu de thym et de laurier
huile d’olive, sel et poivre
une dizaine d’anchois (si vous aimez)

Emincez les oignons et faites-les revenir à la poêle dans un peu d’huile d’olive, avec le thym, le laurier et la pincée de sucre. Salez, poivrez. Laissez dorer un peu, mais pas trop ! Si vous avez quelques anchois, faites-en fondre 2-3 dans la poêle avec les oignons.

Pendant ce temps, tapissez un moule à tarte avec votre pâte et faites la cuire à blanc, 10 minutes à 180°C.
Versez les oignons sur la pâte (en ayant retiré le thym et le laurier).
Si vous avez choisi l’option avec anchois, c’est le moment de disposer ceux qui vous restent sur les oignons. Parsemez d’olives noires.
Versez un filet d’huile d’olive sur la tarte avant de l’enfourner pour 20 minutes, toujours à 180°C.


Cette tarte se mange chaude ou froide, accompagnée d’une salade verte par exemple et pour ceux qui aiment le vin, d’un Bandol rosé (dixit Marmiton).

PS : 2 heures plus tard... finalement, le savon d'acier n'a pas été si efficace que ça. Sur le moment, l'odeur avait bien disparue, mais au bout de quelques heures, elle est réapparue. C'était trop beau pour être vrai !

mercredi 9 février 2005

Mardi-gras

Hier, c’était Mardi-Gras. Trop occupée à nettoyer l’appart et laver les costumes de Carnaval, je n’ai pas eu le temps de faire des crêpes ou autres gourmandises qu’on prépare généralement en cette époque de l’année.
Vous ne le savez peut-être pas, mais je suis lyonnaise. Et oui, j’ai grandi dans la région des quenelles et de la cervelle de canut (qui, heureusement, n’a rien à voir avec la cervelle qu’on nous servait à la cantine… ça éveille des souvenirs chez certains ? chez moi oui, des très mauvais !).

Depuis toute petite, je me réjouie à l’approche de Mardi-gras car c’est la période où on mange des bugnes, sorte de petits beignets parfois délicatement parfumés à la fleur d’oranger, croustillants pour certains ou moelleux pour d’autres.



les croustillantes, mes préférées...


Avant de passer aux recettes, un peu d’histoire…

L’origine des bugnes remonte au 16ème siècle. Elles étaient alors confectionnées par des religieuses à partir d'eau, de farine et de levure de bière. A la fin du 19ème siècle, les bugnes s'alourdissent de beurre et d'œufs. Elles permettent ainsi d’épuiser les réserves de tout ce qui pouvait contenir des matières grasses et qu’on ne pourrait pas manger pendant le Carême.
Elles sont généralement parfumées à la rose (au tout début), à la fleur d’oranger ou encore au rhum (plus récent. Encore une initiative des religieuses ?!).
Une expression lyonnaise dit d'un Lyonnais mort après avoir mené une vie exemplaire que "son âme est montée au ciel droit comme une bugne".

Mes bugnes préférées sont de loin celles de Marie (je ne sais plus trop quelle place elle occupe dans la famille, mais elle ne m’en voudra pas, d’autant que je ne pense pas qu’elle surfe encore sur le net à l’aube de ses 97 ans, ou 98 ? ou 99 ?). Elle en prépare généralement 3 grandes bassines quelques jours avant Mardi-gras car elle sait qu’en cette période elle reçoit, comme par hasard, plus de visites.
Je me suis promis de m’essayer à faire des bugnes, mais ce n’est pas encore pour cette année. Et puis, je suis trop loin de Lyon pour rendre visite à la reine des bugnes ou tout simplement en acheter dans une boulangerie.
Je me suis donc contenté de chercher des recettes sur internet pour le jour où je me lancerai.
J’en ai trouvé une multitude sur le site de Marmiton qui semblent se rapprocher de celle des bugnes de ma p’tite Marie. Il y a aussi quelques recettes de variantes : oreillettes, faverolles et ganses niçoises…
Attention, si vous décidez de tester ces recettes, n’oubliez pas de calfeutrer toutes les portes de votre appart ou maison et mettez votre hotte de cuisine sur sa puissance max. Cela vous évitera (peut-être) de profiter de la bonne odeur de friture pendant les 4-5 jours qui suivront.
Et surtout, n’hésitez pas à me faire part de votre expérience, de la recette que vous aurez choisie, des améliorations que vous apporteriez…

Aujourd’hui, je n’ai pas le courage pour les bugnes, mais je vais tester le cake aux noisettes et aux poires de Pascale…
A bientôt pour de nouveaux frémissements de papilles !

lundi 7 février 2005

La guerre des bonbons

Après avoir pataugé dans 25 flaques de Kölsch, pris une bière sur les pieds, une tablette de chocolat en plein pif et quelques coups de grosse-caisse dans les oreilles, me voici de retour du n-ième défilé du Carnaval. Pour vous donner une idée, il y avait des dizaines de groupes (associations, écoles et confréries) qui défilaient avec chars, chevaux, majorettes et fanfares et qui lançaient des fleurs et des friandises dans la foule.
Je ne suis restée que 2h30, mais les plus courageux y sont encore.
Pieds et mains gelés m’ont fait battre en retraite, à grands regrets car c’était vraiment très convivial. L’année prochaine, il faudra que j’apprenne quelques chansons typiques pour être vraiment dans le coup.
Convivial, je disais, enfin pas tout le temps. J’ai pu m’en rendre compte quand j’ai eu le malheur de convoiter la même tablette de chocolat que ma voisine. J’ai vu son doux regard de grand-mère se transformer en celui d’une tigresse qui défend ses petits. Elle m’a bousculée sans pitié et m’a envoyée direct au trottoir ! Elle tenait une forme olympique la mamie, je vous le dis ! Inutile de vous dire qui a eu la tablette…
Je ne suis tout de même pas revenue bredouille. Il faut dire que j’avais une armée de lascars experts en rattrapage de bonbons qui oeuvraient pour moi.
La récolte fut donc très satisfaisante.



la moitié de la récolte



Il pourrait y avoir une pénurie de chocolat, bonbons, gaufrettes et autres friandises pendant des mois, on serait à l’abris et on pourrait fournir tout l’immeuble !





Mais, bon, les bonbons, c’est bien bon, mais y a pas trop de vitamines là-dedans…
Pour requinquer mes 3 carnavaleux et afin qu’ils soient d’attaque pour les dernières festivités, j’ai préparé une petite soupe avec tout ce qu’il faut dedans.
Dans la lignée des soupes orange, blanche et verte d’Estelle, voici une soupe marron. Si on fait abstraction de son aspect un peu rebutant, je pense qu’elle se place dans le top 10 des meilleures soupes d’hiver. Toute en douceur avec un petit parfum de pain d’épices (j’en avais mis un peu de côté car je savais bien qu’il allait y passer !).
La recette vient d’un magazine féminin (Avantages, pour ne pas le nommer) que j’ai feuilleté à la gare il y a quelques semaines (je fais souvent ça sans les acheter après, car les prix des magazines étrangers sont exorbitants ici).
Comme nous rentrions à pied de la gare, Francis et moi nous sommes partagé la recette en deux et l’avons répétée jusqu’à la maison pour ne pas en oublier une miette. Normalement, elle est complète. La mémoire, c’est pas mon fort, mais quand il s’agit de cuisine, je suis imbattable !



Soupe de lentilles et de carottes

Pour 4 bols :
150 g de lentilles vertes
400 g de carottes
100 g de pain d’épices de mamie (voir recette du 3 février 2005)
1 c. à c. de cumin moulu
2 pincées de sel


Faites cuire les lentilles 3 minutes dans l’eau bouillante puis égouttez-les.
Dans une grande casserole, versez 75 cl d’eau. Salez.
Avec cette quantité d’eau, vous obtiendrez une soupe onctueuse assez épaisse. Rien ne vous empêche de la faire plus liquide, mais je trouve que comme ça elle est parfaite.
Ajoutez les carottes en morceaux et les lentilles.
Couvrez et laissez cuire 20 minutes après le début de l’ébullition.
Pendant ce temps, faites des petits croûtons de pain d’épices à la poêle (inutile de mettre de matière grasse).
Au bout des 20 minutes, ajoutez la moitié des croûtons dans la soupe. Laissez cuire 5 minutes supplémentaires.
Moulinez votre soupe.
Servez-la saupoudrée de cumin et parsemée du reste des croûtons.
En enfin, savourez !


PS : le lapin est toujours là, toujours mignon, mais il sent toujours aussi fort !

jeudi 3 février 2005

Epices et compagnie

Quand j’ai commencé à penser sérieusement à ce blog, j’ai réfléchi longuement au petit nom que j’allais lui donner. Faisant preuve d’une imagination débordante, je l’ai d’abord baptisé fleur de sel puis grain de sel, bruits de cuisine, sucré-salé, surfez dans ma cuisine (bof ! je sais), enfilez vos tabliers, carnets de cuisine, la cuisine du jardin (déjà pris, et puis de toute façon j'ai pas de jardin !)… J’en passe et des meilleurs (mais je les garde pour moi !).
Enfin m’est venu épices et compagnie. Ce sera ça et rien d’autre !
Mon intérêt pour les épices a commencé quand j’étais étudiante. Pour changer des légumes à l’eau et des pâtes au beurre rien de tel qu’une petite pincée de ci ou de ça. Puis, je suis allée aux Maroc et là j’en ai pris plein les papilles. Depuis, je ne conçois plus la cuisine sans ces petits plus qui changent tout. Mais attention, je ne suis en rien une spécialiste du sujet, seulement une curieuse qui expérimente et qui cherche à apprendre.
Les épices font couler beaucoup d’encre. Pour preuve le nombre de magnifiques livres qui traitent du sujet. L'internet aussi est une source d'informations précieuses à ce sujet. Le site Toil’ d’épices par exemple est très complet : photos, historique, provenance et suggestions de recettes. Je vous invite à aller y fourrer votre nez.


Aujourd’hui, je vous présente mes proches collaborateurs, les vraies stars de ce blog.
J’ai nommée : l’équipe d’épices et compagnie.




Elle est composée de : monsieur Cumin et son cousin Gingembre moulu, messieurs Thym et Romarin, Poivres et Sel les inséparables, les petits Bâtons de cannelle, tonton Anis vert et tata Anis étoilé, Piment junior, Sucre perlé, cousin Curry, les p’tits Clous de girofle, la grande Gousse de vanille, le petit neveu Noix de muscade, papi Fenouil sauvage, mamie Coriandre…
Faute de place, le reste de la famille (Moutarde, Cucurma, Aneth, Cardamome, Menthe, Origan, Fenugrec, Paprika, Oignons, Echalotes, Persil, Fèves de Tonka, Sumac, Genièvre, Câpres, Basilic, Piment d'Espelette et compagnie…) ne figurent pas sur la photo, mais je tiens tout de même à signaler leur chaleureuse participation.

Enfin, pour mettre en scène quelques uns de mes fidèles compagnons, j’ai décidé de faire un pain d’épices.
La recette de base me vient de ma mamie Suzanne, mais j’y ai ajouté mon petit grain de sel (au sens propre comme au sens figuré).

Pain d’épices de mamie, revu par Aude

250 g de farine
125 g de sucre en poudre
2 c. à c. de levure chimique
2 c. à c. d’anis en grains
4 c. à c. de cannelle en poudre
2 c. à c. de gingembre moulu
0,2 l de lait
1 pincée de sel

Mélangez tout ça et laissez reposer au frais pendant 2 heures.
Ajouter un œuf et 4 grosses cuillères à soupe de miel liquide.
Enfournez pour 45 minutes dans le four préchauffé à 180°C.





D’ordinaire, j’ajoute quelques écorces d’oranges confites, mais là, j’ai une idée derrière la tête : avec les restes, si jamais il y a des restes, je pense faire des petits croûtons pour accompagner une soupe. Si c’est réussi, je vous en reparlerai.

Pour terminer cette longue chronique gourmande (je suis bien bavarde aujourd’hui, ça ne me ressemble pas…), vous vous souvenez de mes mangues mexicaines ? et bien, je suis au regret de vous dire qu’une d’entre elles est passée à la casserole, enfin, au grill plus exactement. Ses dernières volontés ont été d’être découpée en lamelles, saupoudrée d’un peu de vergeoise brune, de cannelle, de clou de girofle réduit en poudre, d’une pincée de muscade et d’un peu de poivre. On n’a pas pu lui refuser.
Après, elle tenait absolument à passer quelques minutes sous le grill et à être mangée avec une belle tranche de pain d’épices.
Elle restera à jamais dans nos mémoires.

mercredi 2 février 2005

Souvenirs du Mexique

Notre voisin est stewart dans une grande compagnie aérienne allemande (dont le nom commence par un L et contient le mot air en allemand, le premier qui trouve a gagné des marzipans de Lübeck). Il parcourt le monde et de temps en temps, nous rapporte des petits cadeaux.
La semaine dernière, il était au Mexique. En échange des quelques muffins aux myrtilles que je lui ai donnés, il nous a offert des mangues, des avocats et quelques spécialités culinaires mexicaines.



J’ai ainsi appris que les Mexicains ne mangeaient pas que des tacos ou des fajitas ! Un de leur plats favoris est une sorte de purée de haricots noirs frits qu’ils mangent à toutes les sauces et quasiment à tous les repas. En espagnol, ça se dit : Frijoles bayos refritos. Ils la servent par exemple avec du chorizo. C’est, paraît-il, assez épicé.
Et puis, il y a les Nachos de jalapenos en escabeche, sorte de piments verts marinés. C’est, paraît-il, très épicé.

Les avocats sont à point pour une petite salade ou un guacamole. Les mangues, par contre ne sont pas tout à fait mûres, ce qui me laisse un peu de temps pour trouver une recette pour les utiliser.
Buen apetito !

Guacamole

Pour un grand bol :
2 avocats bien mûrs
le jus d’un demi citron
1/2 oignon
1 tomate pelée, épépinée et coupée en dés
1 c. à café de coriandre moulue
1/2 c. à café de sel
1/2 c. à café de poivre
20 gouttes de tabasco


Ecrasez les avocats. Ajoutez le jus de citron, puis la tomate, l’oignon et les épices.
C’est rapide et pas compliqué ! Parfait pour l’apéro avec des tortillas ou des bâtonnets de carottes, de céleris…
Vous pouvez évidemment ajouter du tabasco si vous voulez quelque chose de plus relevé.