dimanche 26 septembre 2010

Un dimanche sans main droite, ou presque...

Voilà quelques années que ma main droite me fait des misères. Pas pratique du tout, surtout que celle-ci est mon principal outil de travail... Cela remonte à une mésaventure très matinale lors de mon année de CAP. J'avais alors engagée une bataille perdue d'avance contre un pétrin en furie dans les sous-sols d'une pâtisserie dont je tairai le nom... J'avais vu des étoiles partout et m'étais effondrée sur le carrelage entre le tour et le four tellement la douleur fut vive. S'ensuivit une grande inquiétude et des douleurs qui passèrent un peu avec le temps et les soins de mon médecin préféré. Si tout ceci n'était qu'un lointain souvenir, ça irait, mais voilà que ma blessure de guerre se réveille. Simples séquelles, canal carpien ou pas, les deux peut-être, that is the question. En tout cas, corticoïdes ou pas, c'est kif kif, toujours aussi mal, à m'en réveiller la nuit et à m'empêcher de faire tranquillement la posture du chien au cours de yoga.
Au service comme en cuisine, j'ai besoin de mes mains, sans elles, je ne suis rien. Et travaillant souvent 6 jours sur 7, ça laisse peu de répit à mes dix doigts.
Cependant, bien décidée à mettre toutes les chances de mon côté pour que mes mains et le reste fassent de vieux os, je décide de mettre ma main droite au repos total dès que l'occasion se présente. Et l'occasion, c'est le dimanche. Dimanche sera désormais un jour sans main droite chez moi. Ma main fera l'objet des mes petits soins, bichonnée, soignée je ne sais pas encore comment, mais il faut que ça passe.
Je vais donc solliciter la main gauche pour ménager la droite. J'ai commencé aujourd'hui.
Préparer du thé, facile et c'est pas grave de faire déborder la théière, couper du pain, non, finalement je mangerai des biscottes, tartiner du beurre, ça coince, tant pis, ce sera confiture, ouvrir la fenêtre, facile, la refermer un peu moins mais c'est un coup de main à prendre, comme on dit... Répondre au téléphone, ça je savais déjà faire de la main gauche... Tout est plus long, mais faisable, ou alors superflu et remis à plus tard ou abandonné. La douche, moins simple, m'habiller, un peu fastidieux. Faire le ménage, on oublie, c'est dimanche après tout, même s'il y a des moutons écossais derrière le canapé...
Au fil de la journée, les choses se compliquent et je remets à un autre jour plein de petites choses qui paraissent bien anodines quand on a l'usage de ses deux mains.
Finalement, après mon premier dimanche de droitière perturbée, je préfèrerais être ambidextre ou gauchère ou n'avoir jamais croisé de pétrin en CAP...
Après une journée à renverser mon thé (une fois ça va, après, c'est lassant), à tenter d'écrire des choses à peine déchiffrables, à découper du papier cuisson à l'aide d'une paire de ciseaux pour droitier, je suis découragée et j'ai de toute façon toujours aussi mal. Même pas pensé une seconde à tenter de me maquiller de la main gauche. Évidemment, jouer du violon sans main droite était totalement exclu et Strad' m'en a voulu à mort toute la journée. N'ayant aucune idée de comment nager sans main droite, j'ai décliné l'invitation de mon amie Julie à aller comparer notre technique de brasse, heureusement elle ne m'en veut pas.
J'avoue quand même que j'ai craqué à plusieurs reprises. Je n'ai pu faire autrement qu'utiliser ma main droite pour certaines tâches. J'avais justement décidé aujourd'hui de préparer un gâteau d'anniversaire pour mon père, en choisissant évidemment une recette demandant de clarifier les oeufs. Vous arrivez à séparer les blancs des jaunes d'une seule main et de la gauche, vous ? Pas moi ! Taper ces quelques lignes sur mon clavier d'une seule main, je n'aurais pas pu non plus, pas assez de patience. On verra dimanche prochain.




Gâteau aux noix de la grand-mère de ma collègue

100 g de beurre pommade

100 g de noix et quelques cerneaux pour la déco
100 g de farine
3 oeufs
150 g de sucre en poudre
les grains d'une gousse de vanille
cacao en poudre

Préchauffer le four à 150°C.
Réduire les noix en poudre.
Séparer les blancs des jaunes.
Travailler le sucre et le beurre pommade.
Ajouter les jaunes d'oeufs.
Incorporer la farine, la vanille et les noix.
Monter les blancs en neige assez ferme. Les incorporer délicatement au mélange précédent.
Verser la pâte dans un moule à manqué beurré.
Enfourner pour 45 minutes environ.
Saupoudrer de cacao en poudre, décorer de cerneaux de noix. Déguster avec une crème anglaise ou pas...

1 commentaire:

Guillemette a dit…

Crocro bon (je suis en train d'en magner, là !)
Et, à noter : j'aurais tendance à dire qu'il est encore meilleur le lendemain, c'est fou !!!